Visiter Turin, capitale gastronomique du Piémont en 3 jours

Visiter Turin, capitale gastronomique du Piémont en 3 jours

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Publié le 20 novembre 2024 par Hélène Salaün

Depuis la ville de Nice où je viens de passer quelques jours à la ville de Turin, il n’y a qu’un pas ! Que j’ai franchi allègrement en Flixbus…

Un voyage Nice-Turin en 4h30 à travers de splendides paysages pour 9,99 €, il n’y a vraiment aucune raison de s’en priver !

Alors, si vous avez envie de faire une escapade dans une ville italienne riche en histoire, en culture et en gastronomie, à proximité des frontières française et suisse, je vous conseille de prendre la destination de Turin, la capitale de la belle région du Piémont  ! 

Jusqu’à présent, j’associais Turin, quatrième agglomération du pays, à son passé industriel prestigieux (Lavazza, Martini, Fiat), mais j’ignorais que la ville avait eu un passé culturel et politique aussi riche. Après avoir été la capitale des Etats de Savoie, du royaume de Sicile et de Sardaigne, la ville est devenue dans la seconde moitié du XIXème siècle, la première capitale de l’Italie moderne.

Dans les années 1980, Turin est sortie de la crise industrielle avec l’image d’une ville dynamique rajeunie qu’elle a présentée au monde lors des jeux olympiques de 2006.

Pourquoi aller à Turin ?

Personnellement, ce sont des considérations culinaires et citoyennes qui ont motivé mon voyage.

Turin est le berceau du mouvement Slow Food créé par Carlo Petrini en 1986 pour préserver la biodiversité alimentaire mondiale.

Alors, en fidèle adepte épicurienne de la philosophie de l’Association internationale Slow Food, je suis venue assister au Terra Madre – Salone del Gusto, un événement international qui rassemble tous les deux ans des agriculteurs, des chefs, des artisans de l’alimentation, des universitaires et des épicuriens du monde entier pour partager leurs connaissances et leur passion pour l’alimentation.

Une bonne raison supplémentaire de visiter Turin et d’en apprécier son art de vivre  !

Bicerin à Turin

Je vous recommande de visiter la ville, tous vos sens en éveil, en mode « slow », comme j’ai pris plaisir à le faire précédemment dans les villes de Venise, Bologne ou Parme.

Pour moi, l’important n’est pas de faire un marathon touristique et de tout voir, mais de ressentir la ville…

Que faire à Turin ? Voici mes conseils de visite

Pour commencer, baladez vous dans les rues du centre-ville historique, sans but précis. Empruntez l’un des charmants parcours couverts sous les arcades et découvrez la ville, sans stress, à l’abri des intempéries et des voitures. 

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Ce qu’il faut voir et faire !

1. Mes « Galleria » préférées

Au détour d’une balade sous les arcades qui bordent les rues de Turin, entrez dans les galeries marchandes qui possèdent un charme fou.

Parmi mes préférées, la Galleria Subalpina, ouverte en 1874, de style Art Nouveau, située entre la Piazza Castello, la Via Cesare Battisti et la Piazza Carlo Alberto. Elle est couverte par une immense verrière qui inonde de lumière les plantes de l’atrium. Elle accueille de nombreux commerces, ainsi que des boutiques d’antiquaires et de bouquinistes.

La Galleria San Frederico qui date des années 30, illuminée par une toiture constituée de milliers de carreaux de verre. Accessible depuis la Via Bertola, la Via Roma et la Via Santa Teresa, elle comprend  six étages qui abritent des locaux commerciaux, des bureaux, mais aussi le cinéma historique Lux et le très bon restaurant Fiorfood.

2. La Piazza Castello

Le Palazzo Reale qui trône sur le côté nord de la Piazza Castello est vraiment impressionnant, derrière une façade assez austère. Il abrite un véritable complexe royal dans ce qui fut l’ancien Palais résidentiel des ducs de Savoie jusqu’à la fin du XIXe siècle. L’Armurerie, la Galleria Sabauda, le Musée archéologique et la Bibliothèque royale ont été classés au patrimoine mondial de l’Unesco en 1997. Les Giardini Reale (jardins royaux) qui se situent à l’arrière du Palazzo Reale ont été, quant à eux, aménagés au cours du XVIIe siècle par le prestigieux paysagiste français André Le Nôtre.

L’Eglise royale San Lorenzo, érigée au cours du XVIIè siècle était l’église de la famille des Ducs de Savoie. Adossée au Palazzo Reale, elle n’a pas de façade, et l’on ne la remarque pas de l’extérieur puisqu’elle est intégrée à l’aile du Palais Royal. Seule la présence de son dôme qui dépasse des toits la signale. À l’intérieur, l’architecture baroque est grandiose et richement décorée, avec de nombreuses chapelles.

Face au Palais royal, se dresse Le Palazzo Madama qui illustre à lui seul le passé de la ville. La façade de l’édifice, ornée de tours romaines, évoque un somptueux palais du XVIIIe siècle, alors que l’arrière du bâtiment a l’aspect d’un château médiéval très austère. On remarque très bien cette double architecture lorsque l’on regarde le Palazzo Madama de profil, depuis la piazza Castello. Le Palazzo abrite aujourd’hui le Musée municipal d’Art Antique. 

3. La Piazza San Carlo

La Piazza San Carlo est une grande place rectangulaire bordée d’immeubles blancs à arcades. Surnommée par les Turinois « le salon de la ville », c’est la place où, depuis trois siècles, ils se donnent rendez-vous dans les plus célèbres cafés historiques de la ville.

Deux superbes églises baroques « jumelles » se dressent également sur cette place.

L’église Santa Christina érigée après 1639 par Christine de France. Sur les façades des édifices de piazza San Carlo, aux angles de Via Alfieri et de via Santa Teresa, subsistent deux petites fresques représentant le Saint Suaire.

L’église San Carlo Borromeo située sur le  côté sud de piazza San Carlo. Elle est dédiée à Saint Charles Borromée, un archevêque de Milan qui avait pour le Saint Suaire une grande dévotion. L’église date de 1619, mais sa façade fut réalisée plus tard en 1834 sur le même modèle que celle de l’Eglise Santa Cristina.

Les façades et la décoration intérieure des deux lieux de culte sont identiques, richement ornés de peintures, fresques et sculptures, du sol au plafond.

Sur cette même place trône aussi  Il Caval ëd Brons, une imposante statue équestre de Emmanuel-Philibert de Savoie.

Les amateurs de shopping se régaleront quant à eux, devant les boutiques des plus grandes marques de la mode italienne et internationale, notamment dans les via Roma, via Pô, via Lagrange et via Carlo Alberto qui partent des places Castello et San Carlo !

4. Autres édifices religieux dans le centre de Turin

Il existe de très nombreux édifices religieux catholiques à Turin, construits pour la plupart aux XVIIe et XVIIIe siècles, et majoritairement de style baroque. Je ne vais en évoquer ici que deux…

La Cathédrale Saint-Jean-Baptiste, aussi appelée Duomo, trône de façon imposante sur la Piazza San Giovani, à deux pas du Palais royal.  Sa construction qui a débuté à la fin du XVe siècle a nécessité plus de 400 ans avant d’être achevée !

En raison de celle longue durée, son architecture présente un mélange de styles gothique et Renaissance.

Elle abrite de nombreuses œuvres d’art et des petites chapelles richement décorées. Elle est célèbre pour ses fresques, dont une copie de “La Cène” de Vinci, mais surtout comme étant le lieu où le Saint-Suaire est conservé depuis quatre siècles.

Le Saint-Suaire consiste en un drap de lin jauni protégé dans une châsse dotée d’une haute technologie. Il présente l’image floue d’un homme portant des traces de blessures compatibles avec une crucifixion.

L’église Gran Madre de Dio, commandée par les anciens administrateurs de Turin pour célébrer le retrait des troupes de Napoléon et le retour du roi Victor-Emmanuel Ier de Savoie, est quant à elle, située au bout de la Via Pô, lorsque l’on traverse le Pont Vittorio Emmanuele I.

N’hésitez pas à entrer dans cette majestueuse basilique pour admirer son superbe dôme décoré.

5. La Porte Palatine

Lorsque l’on arrive devant la porte Palatine, située près du Duomo et du Palais royal, on est soudain  plongé dans une autre époque !

La porte Palatine est l’une des 4 portes romaines de la cité d’Augusta Taurinorum, aujourd’hui nommée Turin. 

La porte au centre ainsi que la tour droite datent de l’époque romaine, mais la tour gauche date du Moyen âge.

Elle a failli être complètement détruite au XVIIIe siècle lors du réaménagement urbain de Turin, et ne doit sa survie qu’à l’obstination de l’architecte Antonio Bertola.

Elle a souvent été remaniée et fut même transformée en prison. Les statues en bronze présentes sur le site sont des copies de statues anciennes ajoutées au XXe siècle, au cours de la période fasciste.  

6. La Mole Antonelliana

Impossible de louper la Mole Antonelliana lorsque vous visitez Turin  ! Avec son dôme et sa flèche qui atteignent 167 mètres de haut, c’est le monument le plus haut de la ville. Cet édifice, qui a connu de nombreux rebondissements, est devenu le symbole de la ville, décliné sous toutes formes de gadgets, à l’instar de notre Tour Eiffel.

Alessandro Antonelli, un architecte bien connu du XIXe siècle avait été chargé de concevoir une synagogue. Sa construction commença en 1863 et fut partiellement achevée en 6 ans, atteignant une hauteur d’environ 70 mètres.

Mais, le projet n’a pas été apprécié par la communauté juive de Turin qui a décidé de vendre la structure à la municipalité de Turin en 1873.

Antonelli décida alors d’ajouter un autre étage, « le Tempietto », puis une dernière structure « la Lanterna » avant de couvrir le prestigieux bâtiment avec une terminaison pointue de style néo-gothiques, surmontée d’une statue et d’une étoile à cinq branches.

Aujourd’hui, la Mole Antoniellina héberge le Musée National du Cinéma qui retrace l’histoire du cinéma italien et international et accueille des expositions temporaires.

Un ascenseur en verre mène à une terrasse d’observation située à 85 mètres de haut, offrant un panorama exceptionnel sur Turin et les Alpes.

7. Le Marché de la Porta Palazzo

Si vous aimez les atmosphères multiculturelles, rendez-vous au marché de Porta Palazzo, le plus grand marché en plein air d’ Europe. Installé autour du marché couvert, le marché s’étale sur toute la Piazza della Republica.  Il est organisé sur la place en différents secteurs qui ont chacun leur spécialité, dans le domaine agroalimentaire, vestimentaire ou dans la vente d’objets du quotidien.

Non loin de là, se tient l’historique marché aux puces du Balôn.

8. Le Parco del Valentino et le Borgo Medievale sur les bords du Pô

Les bords du Pô sont très agréables et réservent de belles surprises.

Pour commencer, rendez vous au Parco del Valentino, le plus ancien parc de la ville. Vous pourrez y faire une superbe balade à pied ou à vélo, dans le calme et la fraîcheur. Profitez-en pour découvrir le château du Valentino, l’un des trésors de Turin, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Si vous êtes en quête d’histoire, visitez le Borgo Medievale, la reconstitution d’un village médiéval fortifié, construit en 1884 pour l’Exposition Universelle de Turin.

Pour une visite spirituelle, faites une halte dans l’Eglise Santa Maria del Monte dei Cappuccini située sur une colline surplombant le Pô près du pont de la Piazza Vittorio Veneto.

Enfin, terminez votre balade par une pause à la terrasse de l’un des nombreux cafés qui longent les rives du Pô.

9. Les Musées de Turin

Je ne vous cacherai pas que je n’ai pas eu le temps de les visiter lors de ce premier séjour à Turin ! J’ai consacré davantage de temps aux arts de la table sur les terrasses ensoleillées en cette fin septembre qu’aux arts plus institutionnels… Je garde la découverte des musées pour un prochain voyage plus hivernal à Turin !

Voici toutefois les principaux musées de la ville :

– Le Musée Égyptologique de Turin. C’est l’un des plus importants au monde ! Il se place en deuxième position après celui du Caire et possède une collection plus riche que celle du Louvre ! 

– La Galleria Sabauda (galerie de Savoie) où sont exposées les riches collections de la famille des Savoie, essentiellement de la peinture italienne et flamande (Fra Angelico, Botticelli, Tiepolo, Memling, Rubens…).

– Le Palazzo Carignano. Ce somptueux édifice baroque de pierre rouge abrite le premier parlement italien et le Musée du Risorgimento, l’époque précédant la formation de l’Italie et dont Turin fut le haut-lieu.

Dans un tout autre genre, le Musée de l’Automobile, qui possède l’une des collections les plus rares en son genre, avec plus de 200 voitures originales de 80 marques du monde entier et le Musée Lavazza pour découvrir l’histoire du café italien chez le plus grand fabricant du pays.  

10. Gastronomie et spécialités turinoises

Bien manger et bien boire sont deux activités essentielles à Turin !

Pour bien commencer votre journée, dégustez un Bicerin, dans l’un de ces cafés historiques : caffe Al Bicerin, Mulassano, Baratti & Milano, Torino ou San Carlo. Cette spécialité locale est composée d’un savoureux mélange de chocolat, de café et de crème de lait fouettée. 

J’ai bu mon premier Bicerin à la terrasse du caffé Al Bicerin (piazza della Consolata), un minuscule établissement, datant de 1736, fréquenté autrefois par Puccini, Nietzsche et Alexandre Dumas. La classe, non ?

Accompagné de Gianduiotti,  les délicieux lingots de chocolat réalisés à base de guanduja, une pâte de chocolat au lait et noisettes broyées, c’est divin !

Puis, faites une pause (incontournable !) dans l’une des nombreuses gelaterie de la ville et dégustez une bonne glace artisanale. Chez Gasprin, vous n’aurez que l’embarras du choix pour des parfums naturels qui tiennent compte de la saisonnalité des ingrédients.

Enfin, en début de soirée, à l’heure de l’Aperitivo, installez-vous à la terrasse d’un café. Pour 10 à 15 € , vous siroterez un verre de vermouth, de spritz ou de vin… et profiterez d’un buffet de petits plats à volonté : charcuterie, olives, fromages, petites pizzas, tramezzini, gressins…  C’est une tradition turinoise à ne pas manquer !

Voici mes préférés dans le quartier du Quadrilatero Romano où je logeais : le Km5 Torino qui propose des cocktails de pâtes, de légumes, des salades… et le Midnight Orange sur la jolie piazza Emanuele Filiberto. 

Sans oublier les savoureuses spécialités piémontaises que j’ai testées (et adorées) pour vous : la bagna cauda, une sauce à base d’anchois, d’ail et d’huile d’olive, servie avec des légumes crus ou cuits, les agnolotti del plin, des petits raviolis farcis à la viande, arrosés de beurre et de sauge, le vitello tonnato, curieuse recette à base de veau cuit lentement, servi avec une sauce au thon et aux câpres, le risotto à la tomme et les tajarin al tartufo, des pâtes fraîches saupoudrées de truffe blanche d’Alba râpée.

Accompagnés d’un verre de barolo ou de barbaresco, deux bons vins locaux…

Le paradis sur terre !!!

Combien de temps consacrer à la visite de Turin ?

La ville de Turin et ses environs recèlent énormément de choses à visiter et je n’ai pas pu tout voir en trois jours  !

Alors pour une première découverte, je vous recommande de prévoir un grand week-end prolongé. Cela vous laissera suffisamment de temps pour vous imprégner de la vie de la ville et visiter ses principaux lieux touristiques.

Infos pratiques

Turin est facilement accessible en voiture, en train ou en avion.

  • En train. Les gares de Porta Nuova et Porta Susa accueillent les trains d’origine internationale. Renseignements sur les trains :
    Trenitalia – www.trenitalia.com / SNCF – TGV – www.tgv-europe.com/it 
  • En avion. Depuis l’aéroport de Milano Malpensa (environ 100 km), il est possible de rejoindre Turin grâce à deux services de navette qui rejoignent le centre ville en 2 heures environ : Arriva / Flibco/ Flixbus . Depuis l’aéroport de Turin, on trouve facilement des taxis (environ 30 mn –  36,00 €) et des locations de voiture.  Turin est également joignable également par train et par bus (compagnies citées plus haut).
  • En bus, grâce aux lignes Flixbus ou aux lignes BlaBlaBus Paris-Turin.

Le centre-ville de Turin se visite facilement à pied.

Comme d’autres villes italiennes, Turin a instauré une ZTL  ( zone de trafic limité ) dans l’ensemble du centre-ville, qui interdit toutes voitures autres que celles des riverains.

Si vous venez en voiture, il vaudra mieux la garer dans un parking périphérique et continuer en transports en commun.

L’ unique ligne de métro automatique de Turin date de 2006. Il est très pratique si vous vous déplacez le long de son axe mais couvre peu de quartiers. Avec leur look rétro, les trams historiques de Turin ont un charme fou.

Turin n’est pas adaptée aux vélos et possède très peu de pistes cyclables.

Le climat à Turin est tempéré océanique, avec des hivers froids et humides et des étés chauds et étouffants.

Pour les visites culturelles ou les randonnées, le printemps, l’été et une bonne partie de l’automne sont les plus indiqués. 

Je vous recommande de loger dans le centre historique, et la ville ne manque pas d’options pour se loger. 

Vous pourrez sélectionner votre hébergement selon l’ambiance et les activités du quartier qui vous intéressent le plus : Il Centro pour s’imprégner de l’âme baroque du centre-ville et profiter de ses attractions culturelles et touristiques, Borgo Po pour une ambiance plus décontractée ou encore San Salvario pour ses espaces verts  !

J’ai élu domicile dans le quartier du Quadrilatero Romano (Il Centro), non loin de via Garibaldi, l’une des rues piétonnes les plus longues d’Europe. Un quartier très vivant, peuplé d’échoppes d’artisans, de bouquinistes et de boutiques aux façades historiques.

Je ne regrettee absolument pas mon choix !

Vous trouverez toutes les informations nécessaires à votre séjour sur le site de l’Office de tourisme de Turin.

La Torino+Piemonte Card offre gratuité et tarifs réduits dans les transports et la plupart des institutions culturelles de la ville.

 

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