J’ai été fascinée par l’importance et la beauté des peintures traditionnelles et sacrées au Bhoutan
Les peintures sont omniprésentes dans la vie quotidienne religieuse et publique des bhoutanais. Elles ornent les façades des immeubles dans les villes, les murs extérieurs et intérieurs des édifices religieux et sont indissociables de l’architecture des monuments officiels. C’est la manifestation la plus visible de la culture bhoutanaise, avec le port du costume traditionnel.
L’art traditionnel du Bhoutan se transmet de génération en génération. En 1680, Zhabdrung Rinpoché a ordonné la création de l’école des treize arts et artisanats ancestraux dans le but de préserver l’héritage culturel du Bhoutan. Le « zorig chusum » ou les treize formes d’art traditionnelles est ainsi codifié depuis la fin du XVIIè siècle. La broderie et le tissage sont répertoriés dans la liste des formes d’art, au même titre que le travail sur bois, la sculpture, la joaillerie, le travail de la pierre, la forge, le travail des métaux, la fabrication de papier ou la vannerie en bambou…
L’Institut de Zorig Chosum à Thimphu est la première institution des arts et de l’artisanat créée par le gouvernement bhoutanais. Quatre à six années d’étude sont nécessaires aux jeunes étudiants pour maitriser les 13 arts traditionnels du Bhoutan. Je vais retrouver avec émerveillement ces oeuvres partout dans la pays durant onze jours incroyables.
Très décoratives et ornementales, réalistes ou symboliques, les peintures traditionnelles attirent le regard
On les retrouve notamment dans l’architecture des dzongs, ces impressionnantes constructions fortifiées qui sont à la fois des centres administratifs régionaux et le siège du pouvoir religieux dans chacune des provinces. Leur apparence est massive, mais ils sont incroyablement riches en bois sculptés et peintures.
Les murs des monastères qui s’y trouvent sont également ornés de très nombreuses peintures sacrées, tout comme les tankas (tentures), les sanctuaires, les moulins à prière…
L’art et l’artisanat bhoutanais trouvent leurs racines et leur inspiration dans le bouddhisme. Les peintures représentent des animaux, des monstres, des cycles du bouddhisme, des dieux ou déesses, des légendes, des symboles, des figures géométriques, des fleurs…
Dans les villes, les façades des immeubles, les hôtels, restaurants et boutiques sont eux-aussi tous richement décorés. Même l’unique kiosque de police où un agent règle la circulation à Thimphu est décorée de peintures traditionnelles !
Il faut également citer dans les peintures traditionnelles très importantes au Bhoutan, celles des peintures phalliques sur les façades de maisons, notamment dans l’ouest du pays. Ces peintures sont censées favoriser la fertilité des occupants de la maison et éloigner le mauvais sort.
C’est sans aucun doute le pays où j’ai vu la plus grande richesse artistique traditionnelle !
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