Premier voyage en solo

Premier voyage en solo

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Publié le 17 mars 2023 par Hélène Salaün

Mes premiers pas de voyageuse en solo…

J’ai commencé ma vie de voyageuse en solo prudemment… 5 ans après que mon corps ait tiré la sonnette d’alarme, j’ai testé mon aptitude à voyager seule durant mes congés annuels avant de me lancer dans un voyage autour du monde. 

J’étais très motivée, mais aussi un peu angoissée à l’idée de partir seule. Je n’étais pas certaine d’avoir la santé physique ni la force mentale et psychologique nécessaires. Lorsque j’ai posé la question à mon cancérologue sur ma capacité physique à faire un grand voyage seule, il m’a répondu « Tout ce qui est bon pour votre esprit est bon pour votre corps ». 

Il n’a pas fallu me le dire deux fois ! J’allais pouvoir passer du statut de « cancéreuse » à celui beaucoup plus joyeux de « voyageuse »😉

Connais-toi toi-même… 

« Connais-toi toi-même… et tu connaîtras l’univers et les dieux » disait Socrate. Je ne suis pas philosophe, mais j’interprète cette citation comme la nécessité d’apprendre à se connaître avant de parcourir le monde ! L’idée me plait bien… Cela peut faire sourire, mais voyager seule fait remonter à la surface de nombreuses questions et des peurs réelles ou irrationnelles. 

On se trouve toujours de « bonnes » excuses pour ne pas mener à terme ses projets ou ses rêves et, avec un peu d’introspection, on réalise que le principal frein est en soi.  

Se poser les bonnes questions 

Pour savoir si mon projet de voyage en solo n’était pas une « fausse-bonne » idée, j’ai pris le temps de me demander ce qui motivait mon voyage, ce que j’en attendais et les raisons du timing et du choix de ma destination. J’ai aussi fait le point sur ce qui me freinait, me stressait, ce dont j’avais peur… 

Enfin, j’ai listé mes forces et mes faiblesses. 

Voyager seul.e demande un certain sens de l’organisation, une bonne gestion budgétaire, la capacité à s’adapter et rebondir en cas d’imprévu ou de problème, la capacité à vivre seul.e des moments intenses et d’autres plus difficiles, la nécessité d’avoir un bon état physique et mental, une curiosité et une ouverture aux autres… De ce côté là, ça allait, je gérais ! 

En revanche, comme beaucoup de personnes, je partais avec des idées préconçues et des préjugés, la difficulté à sortir de ma zone de confort, à perdre mes repères, à me faire confiance, à « lâcher prise »,  à ne pas emmener avec moi « le poids de mes peurs »…  La liste des appréhensions était longue ! 

Ensuite, est venu le temps de planifier mon voyage : Combien de temps ? Quelle période ? Quel budget ? Quel type d’hébergement ? Comment me déplacer… 

Puis, l’organisation pratique : Santé, sécurité, banque, papiers, choix du bagage, équipements informatiques et multimedia, vêtements à emporter…

Mon passé de cheffe de projet événementiel allait beaucoup m’aider dans ces phases de l’organisation concrète et pratique de mon voyage.

Enfin, est arrivé le jour du départ !

Bali, l’île bénie des Dieux

J’avais prévu de partir en Equateur ou au Népal l’année de mes 50 ans, année où mon cancer s’est manifesté. Mais, finalement, pour mon premier voyage, loin et en solo, j’ai choisi la destination de Bali, l’île bénie des Dieux. Je me suis dit que je profiterais peut-être un peu de cette bénédiction en séjournant dans cette destination douce, sereine et sécure. 😉

Je dispose de cinq semaines pour mon voyage en cumulant mes congés annuels et mes jours de RTT. Je décide de prendre mon temps pour ce premier voyage en solo dans un pays lointain. Je souhaite découvrir le monde en mode « slow travel », mais après avoir été privée d’évasion depuis 5 ans, je suis quand même partagée entre l’envie de voir le plus de lieux exceptionnels possible et celui de vivre au rythme slow de l’île. J’aviserai sur place…

J’ai soigneusement préparé mon itinéraire à Bali en lisant des guides et des blogs de voyage. Bali est une petite île (150 km d’est en ouest sur 112 km du nord au sud), mais il y a vraiment beaucoup de choses à découvrir ! Je m’apercevrai une fois sur place que l’on ne mesure pas ses trajets en kilomètres, mais en temps. La vie spirituelle des Balinais est intense et les villages sont fréquemment bloqués par des cérémonies.

Je prévois d’amortir la fatigue du voyage en séjournant à mon arrivée au bord d’une belle plage tranquille, puis d’alterner la visite des rizières, volcans, lacs et cascades avec celle des temples et des petits villages aux marchés traditionnels.

Le miracle opère…

Dès l’arrivée à mon hôtel à Jimbaran dans le sud de Bali, le miracle opère. L’incroyable douceur et gentillesse des Balinais, leur bienveillance, la beauté et la sérénité des lieux me plongent dans un état de bien-être et de bonheur que je n’avais jamais connu auparavant.  

Je fais le tour de l’île de Bali en voyageant seule, sans le moindre problème. Je ne me suis jamais sentie en difficulté ou en insécurité et c’est vraiment une destination que je recommande aux femmes qui se lancent dans un premier voyage en solo.

Je réalise en voyageant seule, à quel point, la connaissance du monde ne se fait pas dans les livres ou la télévision, mais dans l’expérience du voyage et des rencontres. Je réalise aussi tout ce qu’il me reste à découvrir dans le monde !  

Petit à petit, je revis…

Je commence à gommer de mon esprit les événements douloureux des années précédentes et fonds de plaisir sous la douceur des massages balinais, bercée par le son des vagues, enveloppée du subtil parfum des frangipaniers.

Au fil des jours, je me réapproprie mon corps qui n’a été touché ces dernières années que pour des examens invasifs, des interventions chirurgicales ou des soins douloureux. Je me reconstruis.

En épicurienne gourmande et curieuse, je m’initie à la cuisine indonésienne traditionnelle et prends mon premier cours de cuisines du monde au cours duquel j’apprends à réaliser l’un des plats le plus populaire, le Mie Goreng. Lors des voyages qui suivront, je continuerai à prendre des cours de cuisine locale dans chacun des pays que je visiterai. Vous retrouverez toutes mes recettes ici.

Petit à petit, je constitue ce qui sera la trame de mes voyages ultérieurs : découverte de lieux exceptionnels, rencontres avec la population, initiation à la culture et à la cuisine locale. Quelques années plus tard après une mission de volontariat au Népal, j’ajouterai la dimension d’apprentissages et de « voyages utile et pas futiles » à mon programme de voyage.

Test réussi pour l’apprentie-voyageuse ! 😉 Je suis heureuse de mes premiers pas de voyageuse solo à Bali, j’ai beaucoup appris et cela me conforte dans mon projet de voyage autour du monde. C’était exactement ce qu’il me fallait ! 

Je suis rentrée de Bali, la tête dans les étoiles et le coeur serré. J’ai très hâte d’y retourner et pourquoi pas de m’y installer. L’île de Bali occupera toujours une place à part dans mon coeur et dans mon parcours de voyageuse. 

L’Indonésie m’a séduite. Les années suivantes, je retournerai à Bali et Lombok, puis dans les îles de Java, Sulawesi et dans les îles Togian, des îles qui m’ont profondément marquée pour d’autres belles raisons…

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