Zanzibar ou la douceur de vivre

Zanzibar ou la douceur de vivre

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Publié le 23 janvier 2016 par Hélène Salaün

Destination, l’île de Zanzibar ! 

Après le nord de la Tanzanie, ses parcs animaliers et ses vastes étendues ocres de savane… Changement d’horizon, mais pas de pays ! 

J’ai décollé d’Arusha dans le nord de la Tanzanie pour atterrir directement à Zanzibar. Cela a été un réel bonheur de survoler l’océan indien pour découvrir l’archipel de Zanzibar avec ses trois îles principales Ungula, Pemba, Mafia et ses nombreuses petites îles, noyées dans cinquante nuances de bleu.

L’île de Zanzibar est située seulement à une quarantaine de kilomètres de la côte tanzanienne et on peut y accéder en 2 heures de bateau depuis Dar es Salaam. Malgré cette proximité et la même nationalité, l’île ne ressemble en rien au reste du pays et les différences culturelles et religieuses entre les habitants du continent et les Zanzibaris sont très importantes.

En fait, Zanzibar bénéficie d’un statut particulier. C’est un État rattaché à la république de Tanzanie qui a son Président et son propre gouvernement autonome.

L’île de Zanzibar n’est pas très grande, puisqu’elle mesure 85 kms du nord au sud, et 20 à 30 kms d’est en ouest. Elle est bordée de longues plages de sable blanc hérissées de palmiers et de cocotiers, ce qui en fait le paradis pour la plupart des touristes qui y viennent souvent, comme moi, à la fin d’un safari dans les parcs animaliers du nord de la Tanzanie.

Mais Zanzibar mérite beaucoup mieux qu’une petite visite rapide, et j’ai regretté de ne pas y avoir programmé un  vrai « long slow travel »… C’est vraiment une île qui se prête à être découverte en profondeur et en lenteur. C’est une destination orientale mythique dont le nom évoque le commerce des épices, de l’ivoire et du trafic d’esclaves, mais aussi de la nonchalance et de l’heureux mélange des civilisations africaine, anglaise, arabe et indienne qui y règnent. Ici, un seul mot d’ordre « Hakuna Matata ! ». C’est à dire, pas de problème…

C’est une île faite pour les rêveurs, les lecteurs, les blogueurs, les nageurs, les pêcheurs et tous les amateurs de douceur dont je suis… J’y suis restée 5 jours et me suis baladée entre Stone Town, la capitale et la région de Pongwe d’où j’ai eu bien du mal à repartir…

Que faire et que voir à Zanzibar ?

Zanzibar, ce n’est pas seulement une île de carte postale, bordée de superbes plages et d’un sublime lagon … C’est aussi une île chargée d’histoire et imprégnée d’héritages culturels successifs.

Stonetown, la capitale culturelle

StoneTown (la ville de pierre) est une ville portuaire dont le cœur ancien constitue le pôle principal d’attraction des visiteurs. Ce centre historique est d’une telle richesse qu’il a été inscrit en 2000 au Patrimoine mondial de l’Unesco, comme étant l’un des 100 sites historiques mondiaux à protéger en priorité. 

Les quartiers anciens construits en pierre de corail noir souffrent de décrépitude, mais ils abritent toujours de nombreux vestiges archéologiques, témoins du riche passé historique de Zanzibar. Stonetown renoue doucement avec son passé et chaque année de belles vieilles demeures sont restaurées.

Quelques lieux incontournables à visiter … 

Le vieux fort arabe construit dans les années 1710 par les Arabes d’Oman. Il comporte un amphithéâtre agréable qui est désormais un lieu de rendez-vous populaire où l’on peut acheter des souvenirs, boire un verre ou venir assister à des représentations de danse ou de musique traditionnelle de taarab.

Le marché aux esclaves. C’est avec un jeune guide local que j’ai fait la visite de ce lieu historique douloureux. A l’extérieur du site, un mémorial a été érigé par l’artiste suédoise Clara Sörnäs en 1998. De vrais fers ayant servi ici même pour entraver les captifs au niveau du cou, des chevilles et des poignets ont été installés sur des statues. Des panneaux explicatifs donnent toutes les informations pour comprendre l’ampleur et l’horreur de la traite négrière à Zanzibar, mais aussi en Afrique. La visite commence par l’entrée dans un grand cachot, dans lequel les esclaves étaient enfermés avant leur mise en vente sur un grand marché. Sans air ni lumière, hommes et femmes attendaient dans quelques mètres carrés que leur sort soit négocié entre les riches propriétaires de plantations pour travailler dans les plantations d’épices. 

La basilique anglicane. C’est l’une des premières églises chrétiennes en Afrique de l’Est qui a pour particularité d’intégrer des ornements aux influences à la fois gothiques et arabes. Symboliquement, une des croix a été fabriquée avec du bois provenant de l’arbre qui a poussé sur la tombe de l’explorateur Livingstone, ardent défenseur de l’abolition de l’esclavage lors de son passage à Zanzibar.

Le dédale d’étroites ruelles de la vieille ville. Il faut se balader et se perdre à la découverte des quartiers du coeur historique de Zanzibar qui affiche les traces d’un passé arabe et indien. Au détour de ce labyrinthe bordé d’échoppes, vous y humerez le parfum des clous de girofle, des épices et y boirez du jus frais de canne à sucre. Vous y découvrirez des mosquées, des temples hindous, des églises chrétiennes, des maisons traditionnelles aux superbes portes sculptées et aux balcons ciselés. Mais surtout, vous vivrez au rythme de la vie quotidienne de ses habitants, en écoutant les appels envoûtants des muezzins, en croisant des hommes vêtus de « kanzu » (djellaba blanche) ou des femmes qui portent des burkas noires ou des jolis « kangas », leurs tenues traditionnelles colorées.. Les ruelles ne sont pas accessibles aux voitures, en raison de leur étroitesse, c’est donc à pied que vous vous faufilerez entre les charrettes, les vélos ou les scooters…

Le marché central du Darajani et les petits marchés alentours. Odorats et coeurs sensibles s’abstenir ! C’est le principal marché public de Stone Town. Le bâtiment central abrite une succession d’étals de viandes et de poissons. Suivez les mouches, vous trouverez les étals tout de suite… Les conditions d’hygiène sont assez étonnantes et n’incitent vraiment pas à la consommation. Mais, si vous voulez partager le quotidien de la population c’est vraiment là que ça se passe. Dans une autre partie du marché, vous trouverez des légumes et des fruits très appétissants comme les mangoustans au goût sucré et acide ou des ramboutans qui ressemblent au litchi, en moins juteux. C’est sur ce marché que j’ai goûté ces fruits pour la première fois. On y trouve aussi des noix de cajou et autres fruits secs, des épices et différentes sortes de riz. Zanzibar est le premier producteur mondial de clous de girofle, alors, profitez-en pour en acheter sur ce marché, vous y obtiendrez les meilleurs prix !

Vous pourrez également découvrir et déguster les épices et les fruits exotiques dans des fermes au cours d’un circuit de visite touristique. Je ne l’ai pas fait par manque de temps.

Sur la route entre Stone Town et Pongwe…

Si vous avez envie d’essayer les transports collectifs locaux, tentez de grimper dans un « dalla-dalla » (minibus local) ! Ils partent quand ils sont pleins et continuent à se remplir en étant pris d’assaut en route sans même s’arrêter. Oubliez les notions de ponctualité, de confort et de sécurité à bord de ces petits bus…  

Pongwe, ma halte farniente. Hakuna Matata…

J’ai choisi de me poser dans le « Seasons EcoLodge » sur la plage de Pongwe. Est-il nécessaire de vous expliquer pourquoi ? Je pense que des photos vaudront mieux que mille mots… Voici le spectacle enchanteur auquel j’assistais tous les jours.

Avec plus de 1 000 kms de côtes bordées par l’océan Indien, vous allez facilement vous mettre au rythme insulaire ! Vous n’aurez que l’embarras du choix pour élire la plage de cocotiers et de sable blanc de votre coeur.

J’ai choisi la plage de Pongwe située au nord-est de l’île, à 32 kms de Stonetown. Elle est réputée pour ses eaux transparentes et émeraude, sa barrière de corail et son ambiance paisible dans des lodges isolés les uns des autres. Je voulais un hôtel calme et chaleureux et j’ai vraiment trouvé ! Le personnel était vraiment amical et très attentionné. Particulièrement Cassiano, le roi des cocktails et de l’artisanat ! Il m’a offert un chapeau qu’il avait tressé en feuilles de palmiers juste avant mon départ. Pas facile, facile à glisser dans mon sac à dos… pas facile à porter non plus ! Mais le geste était charmant. 

Enfin, le choix de Pongwe a été aussi guidé par son rivage vivant et proche d’un village pour assister à l’activité des hommes et des femmes dans la journée. 

Durant quatre jours, j’ai ainsi découvert à Pongwe la culture des algues pratiquée presque exclusivement par les femmes, et la pêche au filet ou en dhow, les jolis bateaux traditionnels, pratiquée par les hommes.

J’ai contemplé et admiré le travail éprouvant de ces femmes qui ramassent des heures durant des algues rouges nommées spinosum sous une chaleur intense.

Immergées jusqu’à la taille dans les eaux turquoises de l’océan Indien qui font rêver les touristes, ces femmes ramassent inlassablement les algues adultes et nouent les jeunes pousses à des piquets en bois. Cette algue, dont Zanzibar est le troisième producteur mondial est utilisée dans la fabrication de cosmétiques et de médicaments essentiellement en Asie. Mais alors que la température idéale de l’eau pour la culture du spinosum est autour de 25°C, elle grimpe de plus en plus en raison du réchauffement climatique jusqu’à atteindre plus de 31°C. Et, malheureusement quand l’eau est trop chaude, les algues ne se développent pas et meurent. Un drame pour ces femmes qui vivent de la culture des algues… En vous promenant du côté de Pongwe, vous verrez les algues rouges sécher au coin des maisons.

Achetez les produits dérivés de ces algues, tels que les savons parfumés aux épices ou aux huiles essentielles, les gommages et autres produits de beauté qui fleurent bon la noix de coco dans les commerces de Stone Town, vous soutiendrez ces femmes et leurs familles et participerez au maintien d’un commerce durable et équitable.

Et la gastronomie à Zanzibar, me direz-vous  ?

On retrouve bien entendu la multiculturalité arabe, indienne, britannique et portugaise de l’île dans sa cuisine. Et, comme Zanzibar est surnommée l’ile aux épices, on retrouve aussi pas mal de parfums dans les plats. Un bonheur pour moi !

Vous y savourerez des produits de la mer et du poisson, bien sûr. Des thons, espadons, daurades ou marlins, des langoustes, cigales de mer et crabes, tous très présents sur les cartes des nombreux restaurants de Zanzibar. On vous les servira grillés, en curry, au lait de coco, accompagnés le plus souvent de riz pilaf ou d’ugali, une bouillie de manioc.

Profitez également de votre séjour pour faire le plein de vitamines en consommant les fruits tanzaniens très sucrés : ananas, mangues, fruits de la passion, papayes, corossols, mangoustans, ramboutans, bananes… C’est un délice !

Infos pratiques

  • En avion, si vous venez d’Europe ou des parcs animaliers du nord de la Tanzanie. Vous atterrirez à Kisauni, l’aéroport de Zanzibar situé se à 6 kms de Stone Town.
  • En bateau, si vous venez de Dar es Salaam.  Principale compagnie : Azam Maritime. Plusieurs liaisons par jour (4 en moyenne). Durée de la traversée : 2 heures. Coût : 30 €

Visa tanzanien et passeport en cours de validité (non périmé avant 6 mois) sont nécessaires. Le visa est facile à obtenir lors de l’entrée en Tanzanie pour 50 $.

  • vaccins universels (DTCP, hépatite B) 
  • hépatite A, typhoïde 
  • traitement antipaludique 
  • Fièvre jaune : La vaccination est exigée si l’on est passé par un pays où la fièvre jaune est endémique (en principe, arrêt de plus de 12 heures)
Zanzibar peut être facilement visitée toute l’année. Si vous aimez la chaleur, partez pendant l’été tanzanien entre décembre et février. De mars à juin, il fait chaud mais c’est la saison des pluies. Entre juillet et septembre, c’est aussi la saison sèche, mais il fait moins chaud qu’en fin d’année. 

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