Femmes et enfants au centre FARAJA avec Slow Food

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Publié le 21 septembre 2015 par Hélène Salaün

J’ai fait la rencontre de « Mama Siara » lors de mon séjour à Arusha

Grâce à Helen Nguya et Reguli Damas, coordinateurs de l’association Slow-Food à Arusha, j’ai rencontré Martina Siara fondatrice de l’ONG et du centre FARAJA en 2006 (Faraja Youth Women Development Organisation – FAYOWODO).   

« Mama Siara » protège et donne une éducation aux jeunes filles victimes de la traite humaine, d’agressions sexuelles ou de mariages forcés à un âge précoce.

Slow Food apporte son soutien à l’ONG dans le cadre du projet 10 000 jardins potagers en Afrique en contribuant à développer un grand jardin potager qui apporte à ces jeunes femmes enceintes, traumatisées physiquement et psychologiquement et à leurs jeunes enfants une alimentation équilibrée, riche en vitamines et nutriments. 

Le centre FARAJA reçoit les jeunes femmes tout au long de l’année

Elles trouvent ici un endroit sûr, une résidence temporaire, de l’éducation et une assistance médicale durant trois ans maximum.

Au-delà de ces besoins élémentaires, Mama Siara leur permet également de suivre des formations et d’acquérir des compétences professionnelles. Elle donne à ces jeunes mères célibataires de moins de 18 ans les moyens de devenir autonomes et la possibilité de mener des projets à leur sortie du centre. Les jeunes femmes sont formées à la couture, la cuisine, le service hôtelier, l’éducation sanitaire, l’anglais et les mathématiques. 

Le Centre FARAJA les soutient également en les mettant en relation avec des travailleurs sociaux, des psychologues et des avocats pour leur donner des conseils et tenter de faire valoir leurs droits devant un tribunal. L’ONG a enfin pour mission de recueillir des fonds afin de financer l’enseignement et les cours de formation professionnelle. Dans la journée, pendant que les mamans sont en cours, bébés et jeunes enfants sont à la crèche ou à l’école.

À l’époque où j’ai visité ce centre, il y avait 30 mamans à l’allure d’adolescentes

Il y avait également une trentaine de bébés et 10 jeunes femmes enceintes. Je me suis particulièrement attardée auprès d’une jeune maman de quinze ans, violée à l’âge de 14 ans puis chassée de chez elle lorsqu’elle s’est révélée enceinte. Traumatisée physiquement et psychologiquement, elle s’était murée dans le silence et avait du mal à percevoir que ce bébé de quatre mois prénommé David était son fils… 

Martina Siara, créatrice du centre, m’a présentée à la jeune femme et laissée seule avec elle. Elle ne comprenait que le swahili. Je lui ai quand même parlé en français, tout doucement. J’ai chanté une petite contine française au bébé, lui ai dit que son petit garçon était très beau, que j’espérais qu’ils seraient heureux tous les deux et lui ai souhaité beaucoup de courage… Après quelques minutes d’échange de regards et de gestes, son regard s’est adouci, elle a commencé à sourire, s’est penchée vers son bébé et m’a fait comprendre qu’elle l’aimait.  Je les ai serrés tous les deux dans mes bras, ai fait un don au centre d’hébergement pour aider toutes ces jeunes mamans et leurs enfants, et suis partie, bien désemparée et bien triste de ne pouvoir rien faire de plus concret !

Un petit tour dans le dortoir où dorment les bébés

Pendant que les petits font la sieste, leurs mamans étudient et apprennent un métier. Mon regard croise celui de ce bébé. A nouveau, je lui parle longuement et doucement en français, comme s’il pouvait comprendre ce que je lui dis…

Sa maman apprend la couture pour pouvoir trouver un emploi à la sortie du centre d’hébergement. Ici, elle est entre les bonnes mains de Mama Siara et aura reçu de nombreux atouts pour y parvenir… 

Après avoir visité le jardin potager, « Mama Siara » et son équipe m’ont invitée à partager le repas préparé par leurs jeunes pensionnaires. Au menu, des plantes, des racines et des légumes plein de vitamines, dont Freda Chale, responsable du convivium Slow Food à Dar es Salaam parle si bien dans son ouvrage consacré aux plantes comestibles en Tanzanie. J’avais déjà eu l’occasion de découvrir et manger ces différentes plantes quelques jours plus tôt lors d’un déjeuner partagé avec les femmes de Ngurdoto.

J’ai été très heureuse de rencontrer « Mama Siara »

C’est une femme extraordinaire qui dépense une énergie incroyable pour donner une chance à ces jeunes femmes et à ces bébés qui commencent leur vie dans des conditions bien difficiles !

Cela réchauffe le coeur de rencontrer des personnes comme elle, et je suis heureuse que l’association Slow Food soit engagée à ses côtés ! 

Pour en savoir plus sur les activités du centre Faraja ou devenir volontaire, consultez leur site !

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