L’île d’Ibo, c’est irréel et tellement beau…

L’île d’Ibo, c’est irréel et tellement beau…

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Publié le 20 décembre 2015 par Hélène Salaün

Septembre 2015. Je veux fêter mon premier anniversaire de globe-trotteuse dans un lieu inoubliable…

Après un séjour en Tanzanie et à Zanzibar, j’ai atterri à Pemba dans le nord du Mozambique. Au large des côtes, un peu plus loin… et un peu perdu dans l’océan indien se trouve l’archipel des Quirimbas, un paradis naturel parsemé de 32 petites îles. Tout un programme !

J’ai toujours aimé les îles, quelles soient bretonnes ou au bout du monde ! J’ai longuement hésité entre visiter Ilha de Mozambique, une petite île située au nord du pays et l’île d’Ibo… Mais, les propriétaires de ma guesthouse à Pemba m’ont tellement vanté le charme, l’ambiance féérique et les lumières de l’île d’Ibo que cela m’a semblé être l’endroit parfait pour souffler mes premières bougies de voyageuse ! 

Un beau cadeau d’anniversaire !

 L’idée paraissait séduisante, mais ne s’est pas révélée très simple à organiser… Je me suis rendue au bureau de CR aviation à Pemba pour me renseigner sur les heures et jours de vol ainsi que sur les prix. Première mauvaise surprise, le prix… 230 dollars l’aller simple avec cette compagnie qui est la seule à effectuer des vols. Deuxième mauvaise surprise, il faut au moins deux personnes dans l’avion pour que le vol se déroule. Je suis seule, en dehors de la saison touristique, aucun autre passager intéressé en vue et la compagnie refuse de m’embarquer… Ras le bol de rencontrer une fois de plus des difficultés liées au fait que je voyage seule ! Il existe bien une solution plus économique (voir en bas d’article), mais après en avoir parlé avec d’autres voyageurs solos, cela me paraît vraiment trop fatigant et pas très safe toute seule.

Je fais alors un grand numéro de charme au personnel de la compagnie aérienne en leur disant que je trouve vraiment trop injuste de ne pas pouvoir visiter l’île d’Ibo parce que je voyage seule alors que je je souhaitais tant y fêter mon anniversaire ! Je leur indique aussi que j’ai appris qu’il existait sur cette île un café indigène sans caféine, produit en très petites quantités, et que j’ai rendez-vous avec des producteurs soutenus par l’association Slow Food dont je fais partie.

Après quelques heures de réflexion, et voyant que ça n’était pas (qu’) un caprice de ma part… la compagnie aérienne m’appelle en me disant que je peux embarquer le lendemain, avec un élève-pilote qui me tiendra compagnie dans l’avion. Nous serons ainsi deux « passagers » dans l’avion !

Les deux premières photos ci-dessous sont prises au décollage de Pemba et les suivantes, à mon arrivée sur l’île d’Ibo.

Elle est pas belle la vie ? 

L’île d’Ibo, vue d’en haut, c’est encore plus beau !

Le survol des îles de l’archipel des Quirimbas à basse altitude entre Pemba et l’île d’Ibo dure 25 courtes minutes, et c’est tout simplement incroyable et magique ! Et pourtant, croyez-moi, je n’aime pas user de superlatifs… mais là, j’aurais voulu que cela ne s’arrête pas ! 

L’archipel des Quirimbas s’étale le long de la côte nord du Mozambique, entre la ville de Pemba et le fleuve Rovuma, qui marque la frontière entre le Mozambique et la Tanzanie. Il est composé de 30 petites îles baignées dans les eaux turquoises de l’océan Indien et du Canal de Madagascar. Les Quirimbas constituent une aire protégée par WWF. C’est un sanctuaire naturel avec des forêts, des récifs coralliens et des eaux fréquentées par des dauphins, tortues de mer, baleines, requins et de nombreuses espèces de poissons. 

Arriver en avion-taxi sur l’île d’Ibo permet d’observer la barrière de corail, les eaux cristallines, les bancs de sable et l’incroyable réseau de mangroves sous un angle privilégié. Une gamme infinie de bleus qui fait des incursions tortueuses dans la densité verte des mangroves.

Je n’ai jamais vu de spectacle naturel aussi incroyable.

 

L’île d’Ibo est la plus grande des 32 îles qui constituent le parc national des Quirimbas 

Le Parc national a été créé en 2002 afin de protéger sa forêt tropicale, son réseau de mangrove et ses récifs coralliens dans lesquels prolifèrent une faune et une flore exceptionnelles.

C’est aujourd’hui la plus grande réserve marine protégée d’Afrique qui abrite plusieurs espèces de tortues, de dauphins, de requins et baleines à bosse. L’île d’Ibo offre également un cadre privilégié pour l’observation de nombreuses espèces d’oiseaux.

On vient à Ibo pour sa beauté naturelle, pour se détendre et pour pratiquer de nombreuses activités nautiques dans l’archipel des Quirimbas. Il est possible de faire de belles promenades à marée basse, d’île en île. Je vous conseille de vous balader le soir, au coucher du soleil face aux mangroves de l’île d’Ibo. Les couleurs et l’ambiance y sont d’une douceur et d’une beauté incroyables !

Surtout en buvant un mojito à la terrasse de l’hotel Ibo Island Lodge, le meilleur endroit pour assister au coucher du soleil ! 

Autre moment exceptionnel… la journée passée à bord d’un dhow, le bateau traditionnel en bois des pêcheurs pour me rendre sur le « sand bank », un banc de sable uniquement accessible à marée basse, lorsqu’il est à découvert. 

On vient aussi sur l’île d’Ibo pour être le témoin d’une histoire coloniale faite de grandeur et de décadence. Autrefois Ibo était la capitale prospère et importante de la province où les marchands arabes s’étaient établis. L’île était devenue au 18ème siècle, un florissant comptoir de commerce fréquenté par les marchands portugais, arabes, perses, indiens et français. Mais, en 1902 la capitale de la province de Cabo Delgado a été transférée à Pemba, sur le continent. Cela a sonné le déclin d’Ibo qui devint rapidement une ville fantôme.

Aujourd’hui, Ibo est un endroit étrange, où l’on a l’impression que le temps s’est arrêté. Pratiquement tous les bâtiments sont à l’abandon. Ce décor de ville désertée invite à la flânerie et à la rêverie… mais aussi à la balade et au questionnement sur son passé. 

J’ai visité l’île avec Raoul, un guide passionné et amoureux de son île qui m’a été recommandé par la guesthouse où je séjournais, le Mitimiwiri. Il m’a notamment permis d’assister à des soirées de chants traditionnels et de rencontrer les producteurs d’un café incroyable, puisque dépourvu de caféine. J’en parlerai dans un prochain article.

Au cœur de la vieille ville, seule la forteresse « St Joao Batista » construite en 1791, a été réhabilitée, mais il est aisé de s’imaginer la ville à l’époque de sa gloire.

Sur la place du village flotte le drapeau du Mozambique. Ce drapeau est très symbolique et présente une spécificité. Il est composé de trois bandes horizontales de couleur : le noir est une représentation du continent africain, le jaune est le symbole de la richesse minérale du pays et le vert est le symbole des richesses agricoles. Les bandes blanches représentent la paix et le rouge le combat du peuple pour l’indépendance du pays. Dans le triangle rouge, l’étoile jaune représente l’internationalisme et le marxisme, le livre blanc ouvert symbolise l’éducation, la houe rend hommage à l’agriculture et aux paysans. Le fusil AK-47 quant à lui est le symbole de la détermination du peuple à protéger à tout prix la liberté du pays. Ce dessin est inspiré du drapeau du Front de Libération du Mozambique (FRELIMO) lorsque le pays s’est libéré de la domination portugaise. Le Mozambique est le seul pays au monde avec le Guatemala à représenter une arme à feu sur son drapeau, voulant ainsi immortaliser l’indépendance en mettant en avance l’arme qui l’a aidé à la conquérir.

C’est curieux de voir des enfants jouer au milieu des vestiges de bâtiments coloniaux envahis par la végétation, dans les rues sablonneuses et fleuries. Ils ont le sourire et viennent facilement à la rencontre des voyageurs encore relativement rares.

J’ai pu échanger avec des jeunes collégiennes grâce à mon guide Raoul qui me servait d’interprète. Nous avons eu une discussion qui m’a éclairée sur la réalité du pays et l’avenir de ces jeunes. 

En conclusion, si vous êtes au Mozambique, n’hésitez-pas et allez passer quelques jours sur l’ïle d’Ibo !

Ce n’est pas simple de s’y rendre, mais l’île est vraiment unique. J’espère que ces quelques conseils pratiques et photos vous auront donné l’envie de la découvrir et vous aideront dans l’organisation de votre voyage !

Infos pratiques

En avion-taxi, comme je l’ai mentionné plus haut

Ou en optant pour une solution beaucoup plus économique... Vous pouvez prendre un chapa (minibus local) qui part vers 4 heures du matin du centre ville de Pemba, pour la somme de 470 méticals, soit environ 9 €. Le trajet jusqu’au village de Tandanhangue où se trouve l’embarcadère de départ des bateaux vers Ibo prend entre 8 et 10 heures selon les arrêts et la saison. Arrivé là, il vous faudra alors attendre plusieurs heures le bateau public qui vous amènera sur Ibo. Ne le ratez pas ! Il n’y a qu’un seul bateau par jour, qui vient d’Ibo avec la marée et y repart immédiatement.

Le meilleur moment pour aller aux Quirimbas s’étend de mi-mai à octobre. Le climat de l’archipel des Quirimbas est tropical, chaud toute l’année, avec une saison plus chaude, humide et pluvieuse de décembre à avril, et une saison sèche de mai à novembre, avec une période plus fraîche de juin à août. 

Outre sa biodiversité exceptionnelle, l’archipel est marqué par son histoire et un important passé colonial. L’activité principale consiste à se balader dans les rues de la ville fantomatique et fascinante d’Ibo. Elle a gardé les vestiges de son ancien rôle de port de commerce et de marché aux esclaves. Les ruines et les maisons sont habitées par des locaux, et quelques-unes ont été restaurées par des occidentaux pour en faire des guesthouses et hôtels.

Les activités nautiques proposées sont nombreuses : plongée (se renseigner à l’hotel Ibo Island Lodge), snorkeling, pêche au gros, voile, ski nautique ou excursions pour observer les baleines dans l’archipel des Quirimbas. Il est aussi possible de faire de belles randonnées à marée basse, comme par exemple rejoindre l’île de Quirimbas à partir de l’île d’Ibo à pied.  

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