Le Mozambique, un pays magnifique et méconnu

Le Mozambique, un pays magnifique et méconnu

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Publié le 18 décembre 2015 par Hélène Salaün

Le Mozambique a été une surprise totale pour moi !

Ce pays d’Afrique australe ne figurait pas dans la liste de mes destinations initiales, et doit ma visite à un heureux hasard…

Avant mon départ de Nantes pour partir découvrir le monde, j’ai vendu mon appartement à un jeune couple qui a travaillé pendant plusieurs années au Mozambique. Leur amour du pays et leur force de persuasion ont su me séduire et me convaincre de ne pas passer à côté de ce pays un peu méconnu d’Afrique de l’est. Et, je ne peux que les en remercier !

Après une heure et demie de vol depuis Arusha au nord de la Tanzanie, me voici arrivée à Pemba, dans le nord du Mozambique. 

Baptisée la « Terra da boa gente » (Terre des bonnes gens) par l’explorateur Vasco de Gama, ce pays qui a su préserver ses traditions d’accueil et de convivialité mérite son surnom, même si le voyage en tant que femme seule n’a pas toujours été facile…

Petit rappel géographique pour ceux, qui comme moi, ne savais pas avant de partir où se trouvait le Mozambique… Ce pays est encadré au Nord par la Tanzanie, à l’Ouest par le Zimbabwe, le Malawi et la Zambie, et au Sud par l’Afrique du Sud et le petit Etat du Swaziland. Côté Océan Indien, le Canal du Mozambique sépare le pays de l’île de Madagascar.

Mon voyage au Mozambique me mènera d’abord de Pemba au nord du pays à l’île d’Ibo dans l’archipel des Quirimbas, puis je mettrai le cap vers le sud du pays jusqu’aux villages de Tofo et d’Inhambane, et enfin ma dernière étape se fera à Maputo la capitale du Mozambique, proche de la frontière avec l’Afrique du sud.

 

Première étape sur la plage de Murrébué, à 15 kms du centre de Pemba. Un ciel bleu intense, une mer bleue turquoise et le scintillement d’une plage recouverte de cristaux de sel blanc. J’en prends plein les yeux… qui ont du mal à rester ouverts à cause de la réverbération !

J’ai choisi de passer quelques jours dans l’écolodge L’Ulala lodge, complètement isolé sur l’une des plus belles plages du Mozambique. L’établissement est tenu par un couple français Emmanuelle et Georges, qui sont des hôtes charmants, et d’excellent conseil car il sont installés depuis longtemps au Mozambique et connaissent très bien la région. Après quelques moments de doute à mon arrivée sur ma décision d’avoir choisi un lieu aussi isolé, renforcé par le fait que j’étais la seule cliente les deux premiers jours, j’ai rapidement pris mes marques et réussi à « décrocher » de la vie occidentale dans un des 6 bungalows et lieux de vie construits en matériaux naturels locaux dans un style traditionnel et un fonctionnement écologique !

Je m’y suis sentie bien et ai eu la sensation de vivre en famille avec un personnel local attentionné et charmant qui cuisinait des produits frais locaux.

Le matin, j’ai pris l’habitude d’aller me promener sur la plage qui borde l’écolodge. C’est une sensation très étrange de marcher, à marée basse, sur une plage recouverte d’une croute de sel, dans un calme absolu et une ambiance ouatée. Une espèce de désert version « mer », avec un vent léger qui forme des petites vagues de sable dans un silence assourdissant …

Je regarde la population locale qui ramasse sous un soleil de plomb les coquillages et petits crustacés dans l’espoir de gagner un peu d’argent en les vendant sur les marchés. Ce sont essentiellement des femmes et des enfants qui travaillent sur la plage et elles me font penser aux « cueilleuses » d’algues de Zanzibar. La vie est très difficile au Mozambique où le revenu mensuel moyen par habitant au s’élève à 40 $ (36 €).

 

Au cours d’une balade matinale, je rencontre trois jeunes filles. Je les accompagne pour ramasser des coquillages et essaye d’engager une discussion avec elles. Elles ne parlent que swahili et portugais, mais je prends des photos, les leur montre et nous rigolons ensemble. L’ambiance est agréable et détendue. Après quelques instants, elles me demandent de l’argent de façon insistante en me disant « money-money » et en m’entourant de façon à m’empêcher d’avancer. Je n’ai que mon appareil-photo autour du cou et essaye de leur expliquer en anglais que je ne donne jamais d’argent aux enfants. Je n’ai vraiment pas envie d’être désagréable avec elles… mais d’autres enfants se rapprochent de nous et m’empêchent de retourner vers mon bungalow.

Un agent de sécurité de la guesthouse qui garde toujours un oeil sur les clients me rejoint sur la plage et propose aux fillettes de nous accompagner jusqu’à la réception où on leur sert une boisson et quelques petits gâteaux. Elles nous remercient, retrouvent leur beau sourire et repartent à leur collecte de crustacés… Je suis heureuse que cet homme, Mozambicain comme elles, ait trouvé cette solution d’apaisement !

Quant à moi, je retourne mal à l’aise à mes conditions de vie si légères et vraiment privilégiées face à cette pauvreté !!!

Une belle rencontre et le partage de la vie locale

Avant de venir à Pemba, je suis entrée en relation avec des adhérents de l’association Slow-Food qui travaillent pour la préservation et la sauvegarde de la biodiversité alimentaire locale. J’avais organisé un rendez-vous avec Nuro Mussa qui m’a fait découvrir « de l’intérieur » le quartier Paquitequete où vit sa famille dans la ville de Pemba.

 

Nuro m’a fait visiter le port de pêche, le petit marché et différents quartiers de la ville, dont celui de la mosquée. Il m’a gentiment  invitée ensuite à déjeuner chez l’une de ses soeurs, entourée de toute la famille et des voisins.

Elle m’avait préparé un bon poisson juste sorti de l’océan indien, cuit au court-bouillon avec une sauce et des légumes marinés dans du lait de coco et du piment.

En fait, je me suis retrouvée seule à manger, sur une chaise, avec toute la famille et les voisins qui me regardaient… 

La cuisine mozambicaine est une cuisine métissée aux influences africaines, indiennes et portugaises, parfumée et diversifiée. On y mange des fruits de mer, notamment des crevettes grillées et pimentées, des calamars, des langoustes ou du poisson frais.

En accompagnement, on vous servira généralement du riz, du manioc, de la farine de mil, du gingembre, du citron vert, du lait de coco et du piment (piri-piri). Personnellement, ça me va bien !

Ensuite, direction la plage à l’heure à laquelle les bateaux rentrent de la pêche. Plusieurs petites embarcations en bois, de type pirogue avec ou sans balanciers et de grandes barques à voiles appelées Dhow s’approchent du rivage.

Je m’approche d’une pirogue remplie de petits poissons argentés. Il y a affluence, car le poisson est essentiel pour l’alimentation des Mozambicains. Je ne suis pas forcément la bienvenue avec mon appareil photo, c’est le moment du partage et de la vente et petit à petit, je suis écartée du bateau.

Je pars donc me balader et observe la vie de la population sur la plage. Des enfants qui jouent à un jeu de palets dont je n’ai pas compris la règle, des pêcheurs qui reprisent leurs filets, des femmes qui viennent avec leurs bassines chercher du poisson…

Je me suis sentie privilégiée d’assister à ces scène de vie quotidienne sur la plage.

En conclusion, si vous êtes amateur de culture, de nature, de safaris, de sports nautiques, et si vous aimez les pays encore préservés du tourisme de masse, vous trouverez votre bonheur au Mozambique !

Et même si ce pays pâtit un peu de la renommée touristique de ses voisins la Tanzanie et l’Afrique du sud, n’hésitez-pas et n’écartez pas le Mozambique de vos destinations de voyage !

Après avoir passé trois jours dans le nord, je m’apprête à m’envoler pour l’île d’Ibo, au large des côtes mozambicaines, dans l’archipel des Quirimbas. Je souhaite passer mon premier anniversaire de globe-trotteuse dans cette île mystérieuse…

Infos pratiques

J’y étais en septembre en pleine saison sèche, qui correspond à l’hiver au Mozambique et dure de mai à octobre. A cette période de l’année, les températures oscillent entre 20° et 25° C en journée. C’est une saison agréable où il ne fait pas trop chaud, avec des vents qui soufflent plus ou moins forts.

La saison humide qui correspond à l’été s’étend de novembre à avril. Les températures s’élèvent alors entre 26 et 31°C, voire davantage dans le nord du pays. C’est la saison des pluies, dont l’intensité est variable selon les années, des conditions très chaudes et humides, plus difficiles à supporter physiquement et qui favorisent le risque de contracter le paludisme.

On dit que cette ancienne colonie portugaise compte au moins 43 langues en plus du portugais hérité de la colonisation.

Le portugais est la langue officielle et la langue la plus parlée au Mozambique. Il est parlé par la moitié des mozambicains, soit plus de douze millions d’habitants, mais avec des différences énormes entre les zones rurales et les zones urbaines, l’alphabétisation et les pratiques culturelles étant différentes dans les campagnes et en ville.

Un visa est requis pour les visiteurs français. On peut en théorie l’obtenir à la frontière, mais, mieux vaut se méfier… J’ai fait ma demande de visa au consulat de l’île de Zanzibar pour éviter tout stress à la douane mozambicaine… Il vous en coûtera environ 40 €.

La monnaie est le metical, même si le rand sud-africain est accepté dans le pays. Le taux de change en 2016 est environ de 71 meticals pour 1€. Vous pouvez retirer des méticals dans les distributeurs automatiques des banques qui sont pour la plupart sud-africaines. Attention ! Ne faites pas comme moi, ne gardez pas de billets méticals en pensant les échanger plus tard… On ne reprend cette monnaie nulle part !

 

 

Le Mozambique est classé en zone 3 pour le paludisme, ce qui traduit un risque élevé, en particulier pendant la saison des pluies.

Il est préférable de prendre un traitement anti-paludéen. A vérifier avec le centre de conseils aux voyageurs du CHU proche de chez vous. Le sida est également très présent au Mozambique. Environ 15% de la population mozambicaine est touchée par la maladie.

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