Spiritualité de Bago au Rocher d’Or

Spiritualité de Bago au Rocher d’Or

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Publié le 6 janvier 2017 par Hélène Salaün

Le voyage continue ! Direction Bago et le Rocher d’Or

J’ai quitté le lac d’Inle dans un bus de nuit pour rejoindre la ville de Bago. J’ai prévu de faire étape une journée dans cette ville très emblématique du bouddhisme en Birmanie pour rejoindre ensuite le site du Rocher d’Or.

Au départ du bus, à la gare routière, des vendeuses proposent aux voyageurs de quoi se restaurer durant le trajet. 

Que voir à Bago ?

La ville de Bago est généralement une étape sur la route du Rocher d’Or, où l’on ne fait que passer…

Il y a pourtant trois bonnes raisons de s’y attarder :

  • La pagode Shwemawdaw
  • Le Bouddha couché de Shwethalyaung  
  • Un grand marché local

La pagode Shwemawdaw

Elle a plus de 1 000 ans et a subi de nombreux dommages au fil du temps !

Elle prend un peu plus de hauteur à chaque rénovation pour être désormais la plus haute pagode du pays, 14 mètres plus élevée que la pagode Shwedagon à Rangoon. Son stupa recouvert d’or qui domine la ville du haut de ses 114 mètres est souvent appelé le temple du dieu doré. 

C’est l’une des pagodes les plus vénérées de Birmanie qui doit sa construction à deux frères commerçants. Ils y auraient enchâssé deux cheveux sacrés donnés par Bouddha lui-même de son vivant. Comme pour l’entrée dans la pagode Shwedagon à Rangoon, on est accueilli sur le parvis de la pagode par deux impressionnants chinthes, ces créatures semblables à des lions. Au niveau architectural, elle présente la particularité d’avoir une base octogonale sertie d’une double rangée de petites niches.

Elle a subi de nombreuses détériorations en raison de tremblements de terre successifs. Celui de 1912 a causé la chute de l’ombrelle ornementale qui couronne le stûpa de la pagode, occasionnant de nombreux dégâts. Celui de 1930, le dernier tremblement de terre en date, a, quant à lui détruit l’ensemble de la pagode. La reconstruction de la pagode a commencé en 1942 et a été achevée deux ans plus tard, grâce au financement du gouvernement et aux donations de la population.

A ce jour, il y a toujours de nombreux échafaudages sur le site, notamment sur les 4 Bouddhas assis haut de 30 mètres, placés dos à dos. Et, comme d’habitude, la gentillesse des birmans et leur envie de rencontrer des visiteurs occidentaux a donné lieu à de beaux moments avec plusieurs groupes de collégiennes.

Le bouddha de Shwethalyaung

Ce bouddha est l’un des plus longs bouddhas couchés de Birmanie avec ses 6 mètres de haut et 55 mètres de long, Il est représenté les yeux ouverts, avec un large sourire orienté au sud et les doigts de pieds en éventail. C’est une position de repos et non d’Illumination. C’est le roi Mingadepa qui décida de sa construction au Xè siècle pour marquer sa conversion au bouddhisme.

Le bouddha avait été complètement oublié, enfoui sous la végétation et a été découvert par les anglais à la fin du 19ème siècle.

Lors de sa restauration, un socle en marbre et un oreiller formé de coffres richement ornés de mosaïques de verre ont été ajoutés sous la tête du Bouddha.

Sa décoration est très raffinée, avec des peintures qui illustrent sur son dos des épisodes de la vie de Bouddha et une plante des pieds sur lesquelles 180 symboles représentent les 3 mondes : le Paradis (dieux et demi-dieux), la Terre (humains et animaux) et l’Enfer (fantômes et démons).

Le grand marché local, proche de la gare est un lieu de vie particulièrement animé et coloré.

De très nombreux étals de fruits, légumes, viandes et poissons, souvent installés à même le sol, se succèdent tout au long d’une petite route de terre sur les rives de la rivière. Le tabac est cultivé dans la région, et les femmes fument le cigare sur le marché.

Mais, ce qui n’était pas prévu et m’aura le plus marqué à Bago lors de mon passage, c’est le déroulement d’une importante cérémonie religieuse ! 

En sortant de mon hôtel, je me suis trouvée mêlée à une foule haute en couleurs et à une ferveur religieuse impressionnante et presqu’un peu inquiétante.

Je ne comprenais pas ce qui se passait et pourquoi il y avait une telle effervescence, avec des jeunes gens en costumes traditionnels et de nombreux camions décorés comme des chars de festival qui diffusaient puissamment de la musique et des prières.

J’ai en fait eu la chance de me retrouver au milieu d’une cérémonie préalable à l’incinération d’un moine très respecté. En Birmanie, ce sont uniquement les moines qui sont incinérés.

Comme je voyage seule et en prenant mon temps, j’ai passé une heure à observer la rue sans avoir malheureusement les codes pour comprendre les costumes et les rituels.

Je ne savais pas trop si je pouvais rester et si je pouvais prendre des photos, mais personne ne m’a fait de remarques sur ma présence…

En route pour le Rocher d’Or !

Il est temps pour moi de rejoindre Kinpun, le camp de base du Rocher d’Or. J’y arriverai en soirée après 3 heures de bus depuis Bago dans un froid intense et un brouillard très dense. L’ambiance est étrange, voire inquiétante. Je me demande ce que je suis venue faire ici… 

Alors, oui… Pourquoi suis-je venue voir ce Rocher d’Or ? Parce que c’est le lieu de culte le plus sacré du bouddhisme birman, assez difficile d’accès et peu fréquenté par les touristes. Le Rocher d’Or, également appelé Pagode de Kyaiktiyo est situé à 200 kilomètres au nord-est de Yangon. C’est un rocher d’environ 6 mètres de diamètre, posé en équilibre à 1 200 mètres d’altitude, coiffé d’un petit stûpa qui renferme les cheveux de 4 bouddhas. 

La légende veut que 2 nats (esprits sacrés) soient venus déposer ce rocher spectaculaire il y a 2 500 ans et l’aient fait tenir en équilibre grâce à un cheveu de Bouddha posé entre le sol et le rocher. Il a été recouvert au fil du temps par d’épaisses couches de feuilles d’or déposées par des millions de pèlerins. Malheureusement, les femmes ont l’interdiction d’approcher de près le Rocher d’Or et évidemment de le toucher. Seuls les hommes peuvent y déposer des feuilles d’or.

Ce Rocher d’Or est réellement fascinant et il est vrai que cela ressemble à un miracle de le voir toujours en équilibre sur la falaise malgré les tremblements de terre. 

Rejoindre le Rocher d’Or n’est une évidence et n’est pas de tout repos !

Je pensais être arrivée à destination en descendant du bus dans lequel j’étais montée à Bago. En fait, je suis arrivée à la gare routière de Kyaikhto. Là, j’ai appris qu’il fallait que je rejoigne la ville de Kinpun située à 15 kilomètres. Cette ville est le « camp de base » pour visiter le site du Rocher d’Or. 

Etape n° 1 : Je comprends en voyant l’agitation locale et en me laissant porter par le flux des locaux qu’il faut que je finisse le parcours en grimpant dans un camion, genre gros pick up aménagé sommairement pour accueillir le maximum de passagers sur des planches étroites métalliques faisant office de bancs. Plusieurs camions sont garés côte à côte et l’on y accède par une passerelle. Tout est super organisé ! Nous sommes entassés, et même lorsque l’on croit qu’il est impossible de caser une personne supplémentaire, on continue de se serrer… Lorsque les camions sont vraiment bondés, ils partent en file indienne. La route est extrêmement sinueuse et grimpe beaucoup sur onze kilomètres pour arriver à 1200 m d’attitude… Les camions foncent sur une route de montagne en lacets avec des nids-de-poule et on est brinquebalés pendant 45 minutes surréalistes et inoubliables. Impossible de s’accrocher à quoi que ce soit lorsque l’on est comme moi en milieu de rangée ! Autre possibilité :  faire la route à pieds en empruntant un chemin de randonnée. 

Etape n° 2 : Après un arrêt à mi-parcours pour laisser passer des camions qui descendent et pour payer une taxe à un contrôleur, nous voici enfin arrivés et débarqués sur une esplanade de terre. Je ne sais pas où est mon hôtel et comment je vais le rejoindre… Il fait nuit et il règne une grande animation entre les groupes de pèlerins qui veulent monter au rocher tout de suite, quelques autres touristes aussi perdus que moi et des vendeurs de nourriture ou de souvenirs qui vous alpaguent. Une jeune femme me prend mes bagages des mains, me demande le nom de mon hôtel et me dit de la suivre. Je veux récupérer mon sac, mais vais vite y renoncer lorsque je comprends que je ne suis pas encore arrivée et que la fin du parcours est plutôt difficile ! J’avais choisi un hôtel proche du site du Rocher d’Or et il y a encore environ 2 kilomètres à grimper sur une côte très ardue. Des porteurs proposent aux touristes, mais aussi à des pèlerins âgés de les porter jusqu’au Rocher d’Or sur une sorte de palanquin dans un fauteuil de toile fixé sur deux grosses tiges de bambou, le tout porté par quatre hommes. L’ambiance est hallucinante… Heureusement, mon hôtel est très agréable et après m’être installée et avoir dîné, je ressors pour voir le Rocher dans un brouillard très épais. Il me faudra grimper encore quelques dizaines de marches avant d’arriver sur le parvis d’entrée, gardé par des chinthes impressionnants. 

On arrive alors sur une immense terrasse, bordée de temples et d’autels de prière. La place est noire de monde avec des familles entières qui sont venues passer la soirée et dormir sur place, dehors, à même le sol ou sous des campements de fortune.  Près du rocher se trouve une salle de prière où l’on peut voir de nombreux fidèles en méditation et une échoppe où les hommes peuvent acheter des feuilles d’or pour faire des offrandes. Il est alors possible aux hommes d’accéder au Rocher d’Or par une petite passerelle, sous le feu des projecteurs qui illuminent le Rocher. De nombreuses cloches dorées porte-bonheur sont accrochées aux grilles qui entourent le Rocher.

Je rentre tard à mon hôtel un peu déstabilisée par cette journée et retournerai voir le Rocher tôt le lendemain matin. Il y a toujours autant de monde et le quartier est très animé. J’assiste alors à la procession des jeunes nonnes et des moines qui portent leur bol à aumône afin de récolter de la nourriture, aux commerçants qui installent leurs échoppes, aux porteurs de bagages qui amènent leur flot de touristes ou de locaux sur des palanquins… 

En fin de matinée, je reprends le chemin inverse en reprenant à nouveau un camion fou pour la descente.

Infos pratiques

Depuis Rangoon (Yangon), prendre un bus jusqu’à Kyaiktiyo (170 kms – 5 h de bus)

Depuis Bago, prendre un bus jusqu’à Kyaiktiyo (118 kms – 3 h de bus)

Une fois arrivés à Kyaiktiyo, rejoindre la ville de Kinpun, point de départ de la visite du Rocher d’Or.

  • Soit, en montant durant 45 minutes dans un pick-up/camion + 1 heure de marche. Il est possible de demander les services de porteurs de bagages et même de porteurs de personnes en incapacité de faire cette heure d’ascension, sur des palanquins.
  • Soit, en faisant la montée à pied depuis Kinpun, environ 15km / 4h30 de marche. Il y a de nombreuses échoppes sur la route pour boire, manger et acheter des souvenirs.

Pour la descente même principe, soit à l’arrière du camion, soit par le sentier des pèlerins.

Prix du billet de camion : Le billet aller coûte 2000 Kyats par personne. 

Prix d’entrée sur le site :  6 000 kyats pour les étrangers  

A Bago : Hôtel Mariner (pas de site internet). Pas terrible !

A Kyaikhtiyo : Mountain Top Hôtel Très bon hôtel avec un restaurant appréciable quand on arrive tard le soir…

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