Palighar, une guesthouse traditionnelle au nord de l’Inde

Palighar, une guesthouse traditionnelle au nord de l’Inde

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Publié le 15 novembre 2015 par Hélène Salaün

J’aime les belles histoires et les amitiés de voyage qui durent…

J’ai rencontré mon amie indienne Karishma Pradhan à Kathmandou au Népal en janvier 2014, alors que je réalisais une mission de congé solidaire auprès de l’association WCN (Wordlife Conservation of Nepal) pour l’organisme Planète Urgence. Nous sommes instantanément devenues amies et nous nous étions promis de nous revoir… Et, je l’ai retrouvée presque deux ans plus tard, alors qu’elle était rentrée dans sa famille à Kalimpong, au nord-est de l’Inde, à une cinquantaine de kilomètres de Darjeeling et bâtissait avec sa famille une guesthouse traditionnelle indienne, nommée Palighar.

Kalimpong est à 1300 kilomètres d’Agra où je viens de visiter le célèbre Taj Mahal, j’ai donc choisi de retourner à New Delhi et de prendre l’avion pour Bagdogra, l’aéroport le plus proche de Kalimpong (76 kms). Là-bas, un chauffeur m’attendra pour faire les derniers kilomètres qui me séparent de la maison familiale de Karishma.

A la sortie d’Agra, pour aller à l’aéroport, mon taxi dépasse des vaches et des ânes peints. Surprenant ? Non, pas en Inde ! Le calendrier indien détient le record des jours fériés. Et, cela va être Diwali dans quelques jours, la fête des lumières et le début de la nouvelle année hindoue. A cette occasion,  les rues brillent de guirlandes colorées, de lanternes, de bougies, on offre des friandises, on repeint la façade des maisons et on décore les animaux… C’est une fête très gaie !

Me voici partie pour la jolie ville de Kalimpong perchée sur les collines du « Bas Himalaya »

Kalimpong est une petite ville située à 1300 mètres d’altitude qui faisait autrefois partie du Royaume du Bhoutan. La ville est situé au carrefour du Sikkim, du Ladakh et du Népal, puisqu’elle se situe à 73 kms de Gangtok, la capitale du Sikkim, à 130 kms des frontières du Népal et à 150 kms de celles du Bhoutan où je poursuivrai mon voyage par la suite.

La région est une destination touristique appréciée des indiens en raison de son climat tempéré, de sa faune, de sa flore et de la proximité de sites remarquables dans la région, comme le Khangchenjunga (8590m) qui offre un superbe panorama depuis Kalimpong. Je n’y ai croisé aucun touristes occidentaux lors de mon séjour, ceux-ci ayant tendance à se concentrer dans la ville de Darjeeling pour y voir les plantations de thé.

A mon arrivée, je suis accueillie à bras ouverts par toute la famille de Karishma

Sa famille est la sixième génération d’une famille népalaise qui réside à Kalimpong depuis le début des années 1900. Le grand-père, Shri Pradhan Bahadur, a été élevé au titre honorifique de « Rai Sahib » en 1941 par le gouvernement britannique pendant leur règne en Inde, pour sa générosité et le soutien apporté aux communautés locales vivant autour de Kalimpong durant les moments difficiles. C’est dans le respect de ces valeurs d’entre-aide et cette philosophie de vie que la famille m’a accueillie, comme si j’étais un membre de leur famille.

Ils agissent tous pour la sauvegarde de la biodiversité locale et la protection de la nature et Kabir le fils est un professionnel du voyage et de l’aventure.

Leur but commun est de travailler pour préserver leurs racines et faire découvrir le patrimoine indo-népalais, ses coutumes, sa culture et ses cuisines à Palighar, leur guesthouse traditionnelle indienne familiale.

L’histoire et l’esprit de Palighar, guesthouse traditionnelle indienne

A mon arrivée chez Karishma, il ne manquait que Kabir, son frère que j’avais rencontré à Delhi alors qu’il travaillait dans l’agence de voyage And Beyond. C’est lui qui m’avait conseillée et aidée dans mes déplacements dans le Kérala, à Delhi et à Agra.

Depuis, Kabir a rejoint le reste de sa famille à Kalimpong pour y bâtir un superbe projet de guesthouse traditionnelle indienne qui propose de nombreuses activités locales et l’organisation de treks dans les pays voisins du Sikkim, du Ladakh et du Népal. Ce projet dénommé PaliGhar (qui signifie « Maison traditionnelle ») en était vraiment à ses balbutiements lorsque j’y étais puisque l’équipe en était à la fabrication des briques en terre locale, mais c’est désormais une belle réalité.

Je n’ai pas pû tester la vie dans cette guesthouse traditionnelle indienne, mais ai vécu quelques unes des activités avec Karishma et Kushal son papa.

Que faire si vous séjournez à Kalimpong dans la maison d’hôtes de Palighar ?

Vous pourrez vous faire une petite idée des activités en me suivant durant les trois trop courtes journées passées à Kalimpong et sur le site de PaliGhar à Echhey, à environ 30 minutes en voiture de la ville de Kalimpong.

  • Faire des randonnées et découvrir la vie rurale dans les villages des environs. Kalimpong est située dans une région agricole, et ce sera l’occasion pour ceux qui le souhaitent d’en apprendre davantage sur les techniques d’agriculture en terrasse, sur la culture et le patrimoine de la région.
  • Observer les oiseaux et les insectes. La région est un bonheur pour les ornithologues, les entomologistes (spécialistes des insectes) et pour tous ceux qui s’intéressent à la faune et à la flore. Cette région abrite en effet une grande diversité d’oiseaux, d’insectes et de papillons.
  • Apprendre à connaître les plantes indigènes et les herbes médicinales traditionnellement utilisées par les communautés locales. 
  • Visiter les nombreuses pépinières qui excellent dans la production d’orchidées, de cactées et autres fleurs dont les glaïeuls (la région fournit 80% de la production nationale de glaïeuls).
  • Se balader dans les rues et sur les marchés. C’est pour moi la meilleure façon de s’imprégner de la culture et de la cuisine de la région. Kalimpong accueille des communautés multi-culturelles, et sa cuisine traditionnelle est un mélange de cuisine tibétaine, chinoise, indienne et népalaise.
  • Prendre un cours de cuisine. Dans cette guesthouse traditionnelle indienne, vous pourrez déguster et apprendre les recettes de la cuisine népalaise authentique, heureusement encore protégée des influences de la mondialisation. Les recettes sont simples, rustiques et toujours très parfumées. J’ai ainsi pû déguster à la façon indienne, c’est à dire en mangeant avec les doigts de la main droite fermée en forme de pince, un « dal bhat » concocté par une villageoise voisine. Le dal bhat est le plat emblématique du Népal composé d’une assiette de riz blanc (bhat), d’une soupe de lentilles épicée (dal), d’un curry de  légumes (tarkari) qui varie selon la saison, d’un peu de verdure (sak) et parfois d’achars, mélange de légumes pimentés et macérés dans le vinaigre.
J’ai aussi eu le plaisir de m’initier à la fabrication de « momos« , spécialité tibétaine et népalaise grâce à Bindu, la maman de Karishma. C’est super bon ! J’adore ça et j’en mangeais presque à tous les repas lorsque j’étais à Kathmandou. Côté cuisine toujours, c’est un plaisir de voir le pêcheur passer de maison en maison pour vendre son poisson. Une fois que Bindu a choisi ses poissons, le pêcheur les pèse et les écaille. On est loin du supermarché !
  • Découvrir la vie spirituelle. La situation géographique de Kalimpong explique la présence dans les environs de la ville de nombreux monastères bouddhistes, la plupart de tradition tibétaine. Après une journée de visites dans la campagne et la découverte des nourritures terrestres, je vous recommande de visiter quelques lieux spirituels. Il y a une école pour les jeunes moines juste à côté de la maison d’hôtes et beaucoup de monastères bouddhistes dans les environs. A 15 minutes à pied de PaliGhar se trouve notamment un temple dédié à Lord Shiva (le créateur du monde selon la mythologie hindoue). Il y a également une école pour les garçons des différentes parties du pays et aussi des pays voisins où l’on enseigne le sanskrit et les textes sacrés hindous.
  • Assister à la  prière du soir et écouter les jeunes élèves réciter leurs prières. Si une expérience spirituelle plus poussée vous intéresse, vos hôtes peuvent demander aux moines que vous assistiez à la prière bouddhiste du matin ou du soir dans les monastères. Pour l’avoir vécu au Laos, je peux vous dire que c’est un moment privilégié…

De nombreuses communautés vivent en harmonie à Kalimpong

  • Faire de belles rencontres improvisées dans les rues de Kalimpong. La première de la journée a été d’assister à la préparation d’un meeting politique, en vue d’élections locales proches. Des groupes de communautés culturelles différentes accueillaient les candidats dans la rue où il  régnait une certaine effervescence. Quel bonheur de voir ce rassemblement dans la ville et ces costumes traditionnels ! Nous croisons quelques-uns de ces jeunes vêtus de leur tenue traditionnelle dans un café. Petite pause-photo ! La seconde rencontre de la journée s’est déroulée dans le cabinet d’un médecin tibétain. Depuis mon séjour à Madagascar le mois précédent, j’avais une plaie au pied qui s’infectait au fil des jours et qui m’inquiétait pour les longues randonnées que j’allais faire la semaine suivante au Bhoutan… Le père de Karishma décida de m’envoyer consulter ce médecin. Silencieux, un brin mystérieux… il regarde, palpe et me prescrit un baume et une huile de plantes médicinales. 48 heures plus tard, cela allait mieux !
  • Visiter et tester vos talents artistiques dans l’école d’art de Ryter Pradhan un illustrateur botanique de renom qui a mis en place l’histoire de l’art naturel à Kalimpong afin de poursuivre son rêve de combiner l’art, l’éducation et la sauvegarde de la biodiversité. Il s’occupe également de l’éducation artistique de 14 enfants défavorisés talentueux entre 7 et 14 ans dans les villages locaux autour de Kalimpong.
  • Visiter l’école du Dr Graham, une école missionnaire de 116 ans, qui a été fondée par un missionnaire écossais avec l’objectif de fournir une éducation de qualité dans les collines. Répartie sur une superficie de 200 hectares, elle comprend aujourd’hui des cottages, une école, un hôpital, un atelier, une ferme et une boulangerie – pourvoyant ainsi aux besoins de plus de 1 500 étudiants. Le campus est géré comme une « ville miniature » et est suffisamment autonome pour produire et fournir sa propre nourriture, ses vêtements et l’hébergement.

Et que faire autour de Kalimpong ?

Le staff de Palighar peut s’occuper d’organiser vos déplacements, treks et séjours sur ces sites. Leur demander les conditions.

Pour ma part, je quitte Kalimpong avec tristesse. La grand-mère de Karishma m’offre un petit cadeau avant mon départ et j’en ai les larmes aux yeux… Je suis en même temps très excitée ! Je pars à l’aéroport de Bagdogra prendre un vol qui m’amènera au Bhoutan en une heure de vol…

Infos pratiques

  • L’aéroport le plus proche est celui de Bagdogra, à 76 kms, soit environ 1h30 de route
  • Darjeeling est à 1h30 de route
  • Gangtok (Sikkim) est également à 1h30 de route
  • Hébergement : 5 000 INR (roupies indiennes) par nuit, soit environ 60 €
  • Déjeuner : 450 INR, soit 5,50 €
  • Dîner : 650 INR, soit 7,90 €

Entre octobre et avril. Kalimpong se trouve à l’Est du Népal et connaît un épisode de mousson entre mai et septembre. J’y étais fin octobre et les journées ensoleillées étaient très agréables, alors que les soirées et les nuits étaient plutôt froides.

Quant à la durée de votre séjour, elle dépend des activités que vous allez pratiquer et d’éventuels petits séjours dans les régions voisines du Népal, Bhoutan, Sikkim ou Ladakh. Vous pouvez aussi rejoindre les villes de Calcutta ou Varanasi pour voir d’autres facettes de l’Inde du nord-est.

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