J’ai besoin de faire de belles rencontres avec la population locale à Sulawesi…

Cela fait quelques jours que je fréquente l’univers des morts dans le pays Toraja…

Alors, après des journées un peu difficiles à la découverte des rites funéraires et du parcours des tombes dans le pays Toraja, j’ai décidé d’aller me balader dans les environs de Rantepao, à la rencontre de la population locale de Sulawesi. Au programme, des visites d’école et le bonheur d’assister au mariage d’un jeune couple musulman au cours d’une cérémonie très traditionnelle.

Cela m’a fait un bien fou !

Je monte dans un « bemo », petit bus local et prends la direction d’une première école. Eko, mon guide m’y rejoint en voiture pour servir d’interprète. La maîtresse a accepté que les enfants fassent une pause pour discuter avec moi. J’avais apporté des cahiers et des crayons. Les enfants sont tout excités et font les fous, mais la maîtresse est compréhensive et laisse leur joie s’exprimer.

J’explique aux enfants d’où je viens et leur montre des photos de la France

La maîtresse ne connaît de la France que la Tour Eiffel et est heureuse d’en voir des photos.

Je leur montre aussi des photos de ma famille avec ma fille, mon gendre et mes deux petits-enfants. Ils sont étonnés de voir ces deux petits occidentaux au teint clair qui ne leur ressemblent pas du tout. 

En Indonésie, chaque école a son propre uniforme. Ici, les élèves portent toutes et tous un uniforme rouge et blanc avec une petite cravate et une casquette. Ils sont vraiment très mignons !

Autre école le lendemain où nous rencontrons les enfants à l’extérieur de leur salle de classe. Eko avait des « goulah-goulah » (bonbons) plein les poches et commence la distribution à des enfants très heureux ! 

Je raconte à Eko que je ne donne jamais de bonbons aux enfants lors de mes voyages depuis qu’une enseignante à Java m’a expliqué que les enfants avaient de plus en plus précocement des caries et de gros problèmes dentaires en Indonésie.  En croyant bien faire, les touristes distribuent largement des bonbons aux enfants, ce qui leur cause des dommages de santé, alors que les familles n’ont pas les moyens de les faire soigner.

En tout cas, « goulah-goulah » est un mot que j’entendrai pendant tout le reste de mon voyage !

Dans cette deuxième école, les enfants me semblent plus timides et leur uniforme est nettement moins gai avec sa couleur marron…

Il est l’heure de quitter avec regret Eko qui m’a aidée à visiter le pays Toraja et permis de faire de belles rencontres locales à Sulawesi. Je pars vers le nord de l’île de Sulawesi, au bord de la mer, à Tentena. Je vais faire les 500 kilomètres qui séparent les deux régions en voiture avec un chauffeur proposé par mon hôtel.

Nous ferons la route en 2 journées de 10 heures sur des routes défoncées. 

 

En cours de route, je remarque un mariage sous un chapiteau dans un village…

Je demande à mon chauffeur s’il est possible de regarder de plus près la cérémonie et de prendre quelques photos. Il demande l’autorisation au chef de famille (père du marié) et au chef spirituel qui acceptent gentiment.

C’est pour moi un super moyen de m’immerger dans un événement traditionnel et de rencontrer la population locale à Sulawesi dans un moment festif.

Les femmes m’entourent et m’offrent des jus de fruits très sucrés, mélangés avec du lait en poudre et une assiette de buffle avec du riz.

Je garde en mémoire les images des buffles sacrifiés pour les funérailles dans le pays Toraja, refuse poliment l’assiette et prends la boisson.

Je mesure pleinement la chance de pouvoir être reçue à un mariage traditionnel musulman et essaye de me faire discrète. Les réactions dans l’assistance sont variées entre sourires et grande timidité.

Les invités du mariage sont séparés sous le chapiteau. Les femmes sont assises d’un côté et les hommes de l’autre. Les femmes sont heureuses de se faire prendre en photos, mais je ne peux pas approcher des mariés assis sur une estrade, entourés de leurs « demoiselles d’honneur » et de leurs parents respectifs. 

Je passe une demi-heure sous le chapiteau pendant laquelle je ne verrai aucune expression sur leurs visages… on dirait des statues de cire.

Je demande si les mariages sont des mariages « arrangés » ou des mariages d’amour. Les deux existent me dit-on, mais aujourd’hui, les mariés réalisent un mariage d’amour.

Cela ne me saute pas vraiment aux yeux !!!

 

Encore 7 heures de route pour rejoindre la ville de Tentena…

Avec mon chauffeur, nous arrivons à Tentena en soirée. Je suis bien fatiguée, ai hâte de prendre une douche… mais alors que nous arrivons à ma guesthouse, je dois gérer une situation désagréable. 

Mon chauffeur me dit qu’il n’a pas de chambre d’hôtel et qu’il ne sait pas où dormir… Il me propose de coucher dans ma chambre, par terre.

Non, mais il rêve ?

Il insiste et devient très désagréable. Face à mon énergique refus, il décide tout compte fait de dormir dans sa voiture qu’il installe juste devant la fenêtre de ma chambre qui ne possède pas de rideaux. Les feux de la voiture allumés et la musique à fond ! Je bricole rapidement un rideau avec des serviettes de toilette et des sarongs et vais exposer mon problème au patron de la guesthouse. Je ne me sens plus en sécurité avec ce chauffeur après ses propos non équivoques et ne veux pas continuer le voyage avec lui le lendemain !  Le patron de la guesthouse me trouve un autre chauffeur, et, n’ayant plus de chambres disponibles pour la nuit, me propose de m’héberger dans son propre domicile, ce que j’accepte.

Je paye le chauffeur pour sa journée de travail et me couche pas très rassurée.

Toutes mes rencontres avec la population locale à Sulawesi n’auront pas été heureuses ce jour-là… Il y a malheureusement aussi ce genre de (mauvaises) rencontres lorsque l’on est une femme qui voyage en solo !

Heureusement, je vais en faire de belles le lendemain dans le port d’Ampana !

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